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Suzanne Tartière
Les Transmetteurs
Suzanne Tartière est médecin anesthésiste réanimateur. Elle a passé plus de 30 ans au SAMU de Paris et a assuré pendant 15 ans à mi-temps la direction médicale du Samu Social de Paris Expérience en gestion de patients complexes. Suzanne a imaginé une méthode pédagogique inductive, bienveillante et ludique pour l’enseignement des gestes d'urgence. Elle est également la co-fondatrice de l’association les Transmetteurs aux cotés de Xavier Emmanuelli.
Quelle est votre initiative de santé ?
J’ai créé l'association les Transmetteurs, imaginée par Xavier Emmanuelli, en 2005, il y a 20 ans déjà ! L’urgence a été notre quotidien tout au long de notre carrière professionnelle de médecins anesthésiste réa. Notre objectif était de constituer une réserve de personnes retraitées du monde de la santé, du social et de l’éducation afin de venir en renfort de structures publiques ou privées en tension en cas de crise ; Afin de maintenir cette réserve en permanence active et rapidement mobilisable, des actions lui ont été proposées :
- Actions pour se former, comprendre l’organisation des urgences au quotidien mais aussi en cas de crise
- Découvrir la régulation médicale au sein d’un centre 15, participer régulièrement à des exercices de médecine de catastrophe, assurer des permanences au sein de services d’urgence...
- Actions pour transmettre l’expérience, implicite et explicite, acquise tout au long d’une vie professionnelle, formations de différents publics sous forme d’ateliers au sein de structures variées et portant sur des thèmes de santé d’actualité, les écrans, le renoncement, les gestes d’urgence…
- Création d’un module de 2 jours destiné à des jeunes de bac pro et 3500 jeunes l’ont suivi. Nous portons aussi 2 projets majeurs dont un diplôme universitaire accessible sans le bac et destiné à former des auxiliaires de vie, confrontées à des patients de plus en plus complexes et dépendants. Notre but est de créer un nouveau métier et de le valoriser, le "care-aidant".
- L’autre projet est une méta plate-forme téléphonique, SOS Crise, créée en 2020 au début du Covid et dont l’objectif est d’orienter et de traiter les demandes médico-psycho-sociales de personnes n’ayant pas accès au web ou ne trouvant pas la réponse à leurs interrogations. Cette plateforme a traité plus de 80 000 appels en 4 ans et elle est actuellement en pause. Nos "Transmetteurs" agissent surtout en Île-de-France mais aussi en région et tout particulièrement en Bretagne.
Quels ont été les obstacles rencontrés pour monter le projet ?
Faire accepter des seniors au sein de services d’urgence a nécessité un certain temps d’apprivoisement mais savoir prendre le temps est une de nos forces Convaincre des médecins de nous rejoindre quel que soit leur spécialité a été relativement simple "Médecin un jour, médecin toujours". Convaincre d’autres soignants est parfois plus difficile mais nous ne renonçons pas…
Quels sont les enjeux actuels de la santé ?
Permettre à chacun d'éviter d’être malade ! Avoir accès à une médecine de prévention, ne pas subir d’exposition à tout ce qui peut nuire à la santé, vivre dans un environnement protégé, ne pas subir les aléas du climat, vivre dans une zone où les risques prévisibles sont pris en compte, travailler dans un environnement bienveillant, avoir accès au sport et à toute activité qui fait du bien, bénéficier des progrès de la recherche médicale quel qu'en soit le coût... Et si la maladie arrive, être bien soigné, quel que soit son statut.
Et dans 10 ans, comment voyez-vous la santé ?
Un médecin généraliste chef d’orchestre d’une équipe pluridisciplinaire, infirmier, infirmier en pratique avancé, coursier sanitaire et social, assistant technique... Ce médecin sait utiliser les programmes d’IA qui facilite ses consultations et lui permettent d’optimiser son temps médical.
Installé dans une "Villa de santé" au sein de laquelle collaborent d’autres spécialistes : kiné, ergothérapeute, ophtalmo, opticien, psychologue, ostéo… Ce médecin connait ses limites et il peut faire appel en temps réel à tout un réseau d’experts (cardiologue, gynécologue, gériatre, géronto-psy, …) qui vont le conseiller.
Ces Villas peuvent parfois former un "Village de santé" lorsqu’elles regroupent plus de 30 soignants et permettre dans ce cas de faire sur place des radios, des échographies, des actes de petite chirurgie...
La prise en charge des patients est désormais coordonnée par ce médecin généraliste qui assure et sécurise tout leur parcours de soin. Plein de structures dont les activités se chevauchaient ont d’ailleurs disparu.
Les consultations sont enfin rémunérées à leur juste valeur, 100 euros, ce sont des consultations beaucoup plus longues qu’autrefois, les médecins prennent le temps de bien faire. Ils prennent aussi le temps d’expliquer à leurs patients leur maladie, ils assurent des actes de prévention ou les délèguent aux jeunes étudiants en stage dans la "Villa de Santé" et qui découvrent une nouvelle forme d’exercice qui les tentent.
Les malades ont confiance en leur médecin dont ils acceptent les absences car ces médecins ne travaillent que 4 jours par semaine car ils sont obligés de respecter un jour de repos par semaine en plus du week-end et en leur absence ce sont leurs collègues qui assurent facilement leur remplacement.
Les services d’urgence ont vu leur fréquentation diminuer de plus de 50% et ils sont heureux de pouvoir mieux travailler et de traiter moins de patients mais des patients plus graves !
Les visites à domicile qui avaient été supprimées ont repris, les médecins qui les assurent sont conduits par de jeunes chauffeurs. Plus de pertes de temps ni de PV. Les taxis conventionnés permettent d’assurer les transports de patients assis, les ambulanciers privés assurent le transport de patients allongés Les pompiers ne sont plus obligés d’assurer par carence ces transports… Les SAMU/SAS ont formé tout leur personnel qui répond avec compétence et bienveillance à toute sollicitation d’ordre médical. Les acteurs de la régulation connaissent parfaitement l’environnement dans lequel ils travaillent et ils prennent le temps de conseiller lorsque cela est possible évitant ainsi des passages aux urgences et sinon orientent vers toutes les structures publiques ou privées de leur territoire. Ils utilisent bien sûr des programmes d’IA qui optimisent leurs réponses.
L’école primaire et le collège assurent enfin la formation régulière des petits citoyens aux gestes d’urgence qui ont été désacralisés et simplifiés. Les violences sexuelles ont presque disparu depuis les formations au consentement. Chaque famille a une trousse d’urgence avec un mini défibrillateur à usage presque « unique » qui peut délivrer une vingtaine de chocs, son cout modique a permis sa diffusion. Les montres connectées permettent de calculer et de surveiller pouls, tension, saturation et de reconnaitre un rythme cardiaque irrégulier. Des études sont en cours pour déterminer les périodes de fertilité.
Enfin les étudiants en médecine ont retrouvé le plaisir d’aller à la fac, les cours en visio ne sont plus délivrés que par de rares experts dans un domaine précis. L'enseignement a lieu par petits groupes autour d’un enseignant parfois d’un Transmetteur et bien sur les mannequins de simulation haute fidélité font partie de l’arsenal pédagogique et ils permettent de contrôler les connaissances plus efficacement que des QCM Violence et burn-out sont des mots du passé...