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Patricia Acensi-Ferré
Envie 2 Résilience
« Permettre à la résilience professionnelle d’éclore »
Le parcours de Patricia
Patricia Acensi Ferré, 42 ans, a fondé l’association « Envie2résilience », qui porte le sujet de la résilience professionnelle au cœur des organisations et a notamment monté un appel à projet, « Le Prix de la Résilience Professionnelle » qui récompense les acteurs et les chercheurs qui travaillent sur ce sujet. En tant que femme de la santé, elle se définit comme résiliente, engagée et impertinente.
Quel est votre projet ?
L’association E2R ENVIE2RESILIENCE défend un engagement. Celui de porter la résilience professionnelle au cœur de la performance économique et sociétale des organisations grâce à des actions de sensibilisation et la création d’une Agora numérique pour mener des travaux de recherche.
Notre hypothèse : résilience rime avec performance.
36% de salariés qui déclarent avoir fait un burn-out ; 51% d’aidants qui travaillent ; 77 % des salariés malades devant interrompre leur activité ; 60 000 liquidations d’entreprises par an ; 3 millions de jeunes en échec scolaire ; 50 % de métiers en voie de disparition…
Ajoutés à la mondialisation, l’intelligence artificielle et la transformation digitale, le monde du travail connait de profondes révolutions avec des forts enjeux humains et sociétaux.
Sans remettre en cause ce principe de réalité qu’il nous faut aborder avec lucidité, nous constatons toutefois que ceux qui ont connu des déboires, qui ont vécu un « pas de côté » se retrouvent « mis de côté », honteux, coupables, ou victimes de double-peine.
Que le « travail » s’accommode encore trop facilement de l’interchangeabilité, nourrie à court terme d’une culture du « sois fort » et du « même pas mal ». Celui qui est « réparé » reste un « ancien cassé ».Et pourtant…
Sens des priorités, empathie, endurance, combativité, courage, intelligence émotionnelle… sont autant des compétences acquises – chèrement – dans l’épreuve du rebond.
Des compétences qui « dopent » le management et l’engagement, libérant l’impact de ceux qui savent désormais qu’ils n’ont plus rien à perdre et qui mesurent la force du lien.
Autant de pépites que recherche activement le monde professionnel pour assurer sa transformation et un avenir radieux.
Dans le sport de haut niveau, l’échec ou l’accident font parties intégrantes de la victoire, pourquoi cela ne serait pas la norme dans le monde du travail en quête effrénée de performance ?
Sans remettre en cause le « scandale de la souffrance », de nos effondrements jaillissent aussi innovation et agilité.
Une agilité incarnée de valeurs que l’on retrouve chez celle et celui qui a pu transcender l’épreuve et s’engager dans un processus de résilience.
Au-delà de toute obligation législative ou réglementaire imposée, quel rôle l’entreprise doit-elle jouer quand elle se retrouve elle-même face à des difficultés ou à des enjeux de transformation qui la questionnent au cœur de sa performance ?
Le monde du travail a besoin de « ses résilients anonymes », et de leaders inspirés, femmes et hommes qui ont une longueur d’avance. Oui ce qui ne nous tue pas peut nous rendre plus forts car plus alignés et engagés pour peu qu’on l’autorise.
Et s’il était l’heure de regarder en face notre rapport à l’échec et de mesurer toute la profondeur du mot « responsabilité » qui nous engage avec courage et détermination ?Quels ont été les obstacles rencontrés pour monter le projet ?
La 1ère étape du projet a été la création et la réalisation du Prix de la résilience professionnelle.
Il s’agit d’un appel à projets annuel lancé en direction des personnes, des chercheurs et employeurs. Les objectifs sont triples :
- Valoriser et assurer une forte communication aux acteurs pour renforcer leurs pratiques
- Poser les bases d’une étude d’impact sur la résilience professionnelle
- Créer une communauté nationale pour partager les bonnes pratiques
Evidemment le sujet est très engageant pour nos partenaires car il s’agit de s’inscrire dans la durée sur une démarche très authentique. Nous touchons au cœur de l’entreprise, c’est-à-dire à sa conception de la performance, à son éthique et au pacte social. Il l’est aussi pour celles et ceux qui osent libérer la parole. Nous nous attaquons à un tabou, celui de la fragilité. C’est sans doute là notre obstacle majeur, celui des préjugés.
Nous avons un enjeu d’éducation et de formation pour permettre à la résilience professionnelle d’éclore et au monde du travail de devenir un terreau plus fertile et moins nocif pour ses « habitants », dirigeants et collaborateurs.
Quels sont les enjeux actuels de la santé ?
La santé connait des avancées et des progrès fulgurants qui laissent augurer de très belles victoires sur les maladies.
Mais qu’en est-il pour les malades en tant que personnes et les soignants ? Qu’en est-il de la santé du et au travail ? Que se passe-t-il quand ceux qui la font en sont malades ? Que se passe-t-il quand certains cursus d’apprentissage génèrent souffrance et repli ? L’enjeu me parait de prendre soin au-delà des molécules, des personnes qui en bénéficient et de ceux qui la dispensent.
Le volet managérial est fondamental. Une approche soucieuse des deniers publics est évidemment nécessaire mais ne peut s’exercer dans une logique gestionnaire qui devient contre-productive. L’éducation et la prévention me paraissent être fondamentales dans un dispositif, à l’instar du volet alimentaire.
Et au-delà du cadre purement médical, une approche globale prenant appui sur des disciplines moins académiques mais ayant fait leurs preuves ne nuirait sans doute pas à la qualité des soins.
Et dans 10 ans, vous voyez ça comment ?
Je l’espère pragmatique et ouverte. Dans le soin et le « care ». A l’écoute de ceux qui la font et la reçoivent avec moins de barrière idéologique et plus d’approche globale et ciblée.