Anne Vincent-Salomon est pathologiste, chef du département de médecine diagnostique et théranostique à l'Institut Curie depuis 1993 et professeure à l'Université Paris-Sciences et Lettres. Son domaine d'expertise est la pathologie des cancers des femmes. En collaboration avec le Pr T Walter (INSERM U900/ Ecole des Mines-PSL), elle a mis au point un outil d’intelligence artificielle pour prédire la présence de défauts de la recombinaison homologue de l’ADN à partir des coupes de cancer du sein numérisées. Elle est également présidente du comité scientifique de l’association Ruban Rose, et à ce titre s’engage pour le soutien de la recherche et la prévention des cancers du sein.

Quelle est votre initiative de santé ?

Les femmes qui sont atteintes d'un syndrome de prédisposition héréditaire à développer des cancers du sein ont un défaut de réparation de leur ADN, et ces femmes là font plus de cancers du sein et de l'ovaire. Notre projet de recherche a permis de montrer la présence de ce défaut

de réparation de l'ADN simplement sur les images de leur cancer.

On a réuni les forces de trois personnes absolument clés. Dominique Stoppa-Lyonnet qui suit des femmes à haut risque de développer des cancers héréditaires du sein. Marc-Henri Stern,

directeur de recherche, qui lui, a décrit les mécanismes génétiques aboutissant à la création d'une tumeur et l'ensemble des anomalies génétiques observées dans ces tumeurs survenant dans un contexte de prédisposition héréditaire. Et puis Thomas Walter, chercheur en intelligence artificielle sur les images histologiques, et tous les quatre, on a fait le pari qu'on allait pouvoir prédire la présence de cette anomalie de recombinaison homologue de l'ADN, nom très compliqué, mais qui est en fait exactement ce qu'on a voulu mettre en évidence à partir des images.